033212 Monnaie et déficit public en Europe : les critères de Maastricht à l’épreuve des faits

  • Dates des cours : 7janv-14janv-21janv-28janv-4févr-25févr-4mars-11mars-18mars-25mars-1avr-22avr
  • Heure de début du cours : 13:45
  • Heure de fin du cours : 15:45
  • Jour du cours : Mardi
  • Intervenant : Mehmet TUNCEL


Mehmet TUNCEL

Quel peut être le lien entre les taux d’intérêt fixés par la Banque centrale européenne (BCE) et les prix des produits alimentaires dans les rayons des grandes surfaces ? Pourquoi la dette publique serait-elle acceptable jusqu’à 60% du PIB et insupportable au-delà ? Qu’est-ce que la dette publique au fait, constitue-t-elle effectivement une charge pour les générations futures ?
Pour ceux qui suivent l’actualité à travers les médias et les déclarations des responsables politiques, ce sont des questions profanes à ne pas poser car les réponses seraient évidentes : la stabilité des prix est le seul objectif des politiques économiques, la BCE doit relever les taux d’intérêt si les prix augmentent, les gouvernements doivent éviter des déficits et des dettes excessifs.
Ce cours propose d’aller aux origines de la conception des mécanismes économiques qui ont conditionné la définition des politiques budgétaires et monétaires dans les Traités européens pour s’interroger sur des issues hétérodoxes possibles. Il est destiné à un public qui se sent concerné par ces questions sans se sentir suffisamment informé sur les bien-fondés des critères quantitatifs qui se sont imposés depuis les années 1990 : pas plus de 2% d’inflation, pas plus de 3% du PIB de déficit publics…
Dans un premier temps le cours prendra la forme d’une introduction générale à l’économie : la formation du PIB, son partage entre les facteurs de productions, les rôles des différentes catégories d’agents dans le circuit économique… Après un examen du rôle des banques dans la création de monnaies et du financement de l’économie, de l’intermédiation financière et la place qu’occupe une banque centrale dans le système monétaire, on s’intéressera à l’évolution du cadre théorique des politiques monétaires et budgétaires dans les années quatre-vingt. Ces années Thatcher – Reagan ont marqué la définition des critères de convergence pour la monnaie unique qui sont connus comme les « critères de Maastricht », repris dans la Partie VIII du Traité sur l’Union européenne (1992) et entérinés par le Pacte de stabilité et de croissance (1997).
On constatera que la BCE n’a pu appliquer une telle politique monétaire qu’entre 1999 et 2001, pendant les deux années qui sont suivi sa création. Les conséquences sur l’Europe de l’éclatement de la bulle spéculative des nouvelles technologies ont nécessité une redéfinition des indicateurs suivis pour la politique monétaire entre 2001 et 2007. La crise des subprimes de 2008 a conduit la BCE à appliquer des politiques « non conventionnelles » et à détourner le Traité européen qui interdit tout financement direct des gouvernements et des administrations pour financer les dépenses publiques accrues. Ces pratiques ont été présentées par un langage codifié (politiques monétaires non-conventionnelles, opérations monétaires sur titres, assouplissement quantitatif etc…) qui sera démystifié.

Le cours ne nécessite aucune formation préalable en économie, puisqu’il commencera comme une introduction à l’économie, mais un intérêt à l’actualité européenne et économique.

Programme à titre indicatif, susceptible d’évoluer en cours d’année :

Mécanismes de l’économie (formation et partage de la valeur, activité économique et emploi)
Monnaie, banques, banques centrales, marchés financiers
Politiques économiques des Trente Glorieuses
Années quatre – vingt : changement de paradigme
Émergence des critères de convergence, lancement de l’euro
La BCE : orthodoxie (1999 – 2001)
La BCE : tâtonnement (2001 – 2007)
La BCE : gestion de la crise des subprimes (2007 – 2012) et de la crise sanitaire (2020 – 2022)
La BCE : retour à l’orthodoxie ? (depuis été 2022)
Que faire de la dette publique ?

 

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