- Dates des cours : 8oct-5nov-19nov-3déc-17déc-14janv-28janv-11févr-11mars-25mars-29avr-6mai
- Heure de début du cours : 10:00
- Heure de fin du cours : 12:00
- Jour du cours : Mercredi
- Intervenant : Yves FRAVALO
Information: Les jours et horaires actuellement affichés correspondent à la programmation de l'année universitaire 2025-2026. Les horaires de l'année en cours restent inchangés. Pour toute question, merci de contacter le secrétariat pédagogique.
Yves FRAVALO
Professeur pendant 30 années dans les classes préparatoires littéraires du Lycée Guist’hau de Nantes, Yves Fravalo assure actuellement des cours à l’Université permanente.
Lire Aragon aujourd’hui, c’est se mettre à l’écoute d’une voix qui s’est tue il y a près d’un demi-sècle : mort en 1982, le romancier-poète avait fait paraître sa dernière œuvre majeure (Théâtre/Roman) en 1974.
De l’immense écrivain qu’il a été, nous ne pourrons tenter de saisir que quelques images en procédant à une étude qui aura pour cœur la lecture attentive d’Aurélien, précédée d’une présentation plus sommaire du Paysan de Paris : deux récits qui, au sein de l’œuvre tout entière, ont fait l’objet de la prédilection de l’auteur et d’une majorité de lecteurs. D’un côté, l’errance dans le Paris des passages, de la surprise et des secrets, puis la plongée dans la magie d’un jardin nocturne (celui des Buttes-Chaumont) où le plus sombre du vertige se trouve conjuré par celle que le poète désigne comme la « faneuse de lumière » ; de l’autre, l’errance dans le décor « de Césarée » où une grise et fuyante Bérénice fait lever des rêves et des espoirs sans lendemain. Aurélien, le roman écrit dans les années quarante, ramène au seuil des années vingt, en ces jours où le revenant des tranchées peinait à croire en un « retour de l’aube » ; tandis que l’étincelant poème en prose, portant au plus haut le flambeau surréaliste – sens de la merveille et célébration du désir -, manifestait, près de vingt ans plus tôt (1926), dans l’explosion d’un mouvement naissant, la foi retrouvée en l’avenir. Temps et « envers du temps » : où le mirage et où la vérité de la vie ?
Images – de soi-même, de l’amour, de la vie – brouillées plus radicalement encore, on le verra rapidement à la clôture du cours, vingt ans après Aurélien, par le travail dont relève l’ultime trilogie romanesque (La Mise à mort, 1965, Blanche ou l’Oubli, 1967, et Théâtre/Roman). A travers des formes d’écriture inédites, le créateur inusable que demeure Aragon revient sur son passé et travaille à façonner autrement la fable de sa vie ; « une fois encore, une dernière fois », selon les mots de Philippe Forest, l’enchanteur vieillissant « remet tout en jeu et recommence ».
Durant la lecture de ces textes, il y aura, comme en contrepoint, un retour assez fréquent aux recueils qui ont fait la légende d’Aragon : occasion, toujours, de réveiller les sortilèges dont restent chargés des mots touchés un jour par un écrivain magicien.
Il serait bon de lire et d’avoir en mains Le Paysan de Paris et Aurélien, textes accessibles dans la collection Folio.