011108 Pourquoi lire Charles Dickens au XXIe siècle, Mythe, Icône et Imaginaires

  • Dates des cours : 1oct-15oct-12nov-26nov-10déc-14janv-28janv-25févr
  • Heure de début du cours : 10:15
  • Heure de fin du cours : 11:45
  • Jour du cours : Mardi
  • Intervenant : Georges LETISSIER


Georges LETISSIER

Charles Dickens compte probablement parmi les auteurs les plus adaptés à l’écran et il inspire de nombreux médias contemporains : BD, mangas, jeux vidéo etc. La dernière adaptation en date remonte à mars 2023 ; il s’agit d’une série qui propose une énième relecture des Grandes Espérances . Mais lit-on encore vraiment Dickens aujourd’hui, hors des cercles littéraires ou des cénacles d’experts ? Ce cours propose une étude littéraire suivie de ces Grandes Espérances (1861) dont la postérité persiste à travers le temps. Souvent décrit comme le roman majeur d’une œuvre foisonnante, Les Grandes Espérances permettent d’aborder toutes les facettes de la création dickensienne. L’évocation de l’enfance malmenée, empreinte de l’influence du romantisme anglais (notamment William Blake et William Wordsworth) sera d’abord traitée à travers l’analyse de scènes emblématiques, comme celle du cimetière sur laquelle s’ouvre le roman. Le Dickens conteur, connu en particulier pour ses Contes de Noël, inscrit le récit féérique au cœur même de son écriture romanesque, comme il apparaît dans les premiers chapitres des Grandes Espérances. Dickens mêle encore les tonalités, passant du rire aux larmes, du mélodrame à la bouffonnerie, à la parodie ou à la satire, et son génie comique se révèle avec éclat dans l’invention des personnages pittoresques, grotesques, excentriques ou terrifiants qui peuplent son imaginaire. Le forçat Magwitch évoque bien sûr les Misérables de Victor Hugo et la noirceur des bas-fonds londoniens qu’il arpente à son retour du bagne Dostoïevski. Roman d’un auteur qui sent déjà en lui les ravages du temps, Les Grandes Espérances sont le témoignage nostalgique des illusions perdues, le regard porté par un homme vieillissant sur l’enfant et le jeune homme qu’il fut jadis. Ainsi l’ironie romantique, catégorie dont il conviendra d’étudier les modalités, est-elle probablement au terme de la lecture l’impression que laisse ce long récit labyrinthique dans lequel le lecteur est invité à s’égarer. Les analyses minutieuses de fragments du texte nous permettront de savourer une prose bien particulière, en proposant çà et là quelques va-et-vient ponctuels avec le texte original, en anglais, sans que la connaissance de cette langue ne constitue un préalable pour assister à ce cours qui est une incitation à prendre des repères dans un imaginaire qui ne cesse d’obséder nos contemporains.

Édition de référence. Charles Dickens, Les grandes espérances (ed. Sylvère Monod), Paris : Folio Classique, 1999.

Aucun niveau de connaissance particulier exigé.

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