012120 Philosophie des émotions

  • Dates des cours : à venir
  • Jour du cours : Indéterminé
  • Intervenant : Bruno LANGLET

Information: Les jours et horaires actuellement affichés correspondent à la programmation de l'année universitaire 2025-2026. Les horaires de l'année en cours restent inchangés. Pour toute question, merci de contacter le secrétariat pédagogique.



Bruno LANGLET

Contrairement à un préjugé tenace, la dimension de l’affectivité n’a pas été délaissée par les philosophes qui lui ont souvent consacré une large place dans leurs réflexions. Elle connaît un regain d’intérêt dans la philosophie contemporaine. À partir des analyses classiques ainsi que de celles qui émergent des débats récents, nous nous intéresserons aux aspects suivants de la philosophie de l’affectivité.

1/ Bien qu’elles entretiennent un rapport spécial au corps, les émotions, comme la plupart des états mentaux, semblent faire l’objet d’une expérience caractéristique et être dirigées vers certains traits du monde, de nous-même ou d’autrui. Dans quelle mesure ces aspects (phénoménalité et intentionnalité) permettent-ils de comprendre émotions, sentiments, humeurs, affects, désirs et autres états du même type ? La tonalité hédonique (l’expérience plaisante ou pénible) qui les accompagne permet-elle de les caractériser correctement ?

2/ L’étude des états affectifs semble inséparable de celle des relations qu’ils entretiennent avec la raison et les autres activités ou états caractéristiques de l’esprit et de la conscience. Les relations qui existent entre les divers états affectifs sont aussi importantes : à ce titre, nous étudierons quelques approches classiques de philosophes comme Thomas d’Aquin, Descartes, Malebranche ou Spinoza qui, à partir d’un petit nombre d’émotions dites primitives, ont proposé des systèmes des passions assez développés et pertinents.

3/ Les émotions semblent fonder des connaissances, par exemple à propos de nous-mêmes, du monde et d’autrui, mais elles sont aussi un élément capital de la détermination de ce qui importe, et donc participent à nos évaluations morales et à notre rapport aux normes. En quoi peuvent-elles être considérées comme un mode d’accès privilégiés aux valeurs (quelles qu’elles soient et quel que soit leur mode d’être) et comme un moyen d’évaluer adéquatement certaines situations ?

4/ Nous nous pencherons enfin sur la dimension conative et motivante de certains aspects de l’affectivité et donc sur le rôle essentiel que celle-ci peut jouer dans l’explication de l’action.

Des textes clés seront distribués, lus et discutés en cours.

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012123 Ce que nous sommes. La question de la nature de la personne

  • Dates des cours : à venir
  • Jour du cours : Indéterminé
  • Intervenant : Bruno LANGLET

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Bruno LANGLET

Savoir ce que nous sommes n’est pas chose aisée. Nous nous considérons à la fois comme des êtres ayant une certaine nature mentale, laquelle ferait de nous ce que nous sommes essentiellement, mais aussi comme des organismes biologiques (des animaux humains en ce sens), et surtout comme des personnes.

Or faut-il identifier la personne avec l’esprit ? Si oui, est-elle alors identique à une substance pensante, jointe à un corps duquel elle reste aussi fondamentalement distincte ?N’avons-nous pas en réalité affaire à des faisceaux de perceptions, des successions d’états mentaux se présentant en grappes, comme le soutenait Hume? Ou bien consiste-t-elle uniquement dans une conscience caractérisée par des traits rationnels, par la capacité de former des perspectives sur elle-même, ou encore par la capacité de se penser comme identique dans le temps ?

Ce sont quelques-unes des perspectives classiques qui, aujourd’hui, sont remises sur le travail.

Elles doivent répondre à des conceptions réductionnistes, comme celle de Derek Parfit, qui repense la notion de personne et de son identité à nouveaux frais, ou comme celles qui vont jusqu’à identifier ce que nous sommes avec notre cerveau (ou quelque partie de notre cerveau).

En outre, la cohabitation de la personne avec notre être biologique, lorsqu’il s’agit de déterminer ce que nous sommes essentiellement, n’est pas chose évidente. Pour E. Olson, nous serions essentiellement des animaux humains (des organismes dotés d’une continuité biologique) qui ont la propriété (non essentielle) d’être des personnes. Lynne Rudder Baker soutenait au contraire que nous sommes essentiellement des personnes caractérisées par des perspectives mentales spécifiques et qui sont constituées par des animaux humains – des animaux que nous ne sommes pas de façon essentielle, mais desquels émerge la personne.

Autant de positions que nous présenterons et discuterons, ainsi que celle mettant en avant la théorie de la personne conçue à partir de ses parties temporelles (ce qui appelle ici une forme de quadridimensionnalisme), celle affirmant qu’il n’y a que des personnes vides (c’est le nihilisme de la personne), ou encore celle faisant de la personne une entité d’abord caractérisée comme un type d’agent spécifique (être une personne, ce serait disposer de certains pouvoir causaux).

Des textes clés seront distribués, lus et discutés en cours.

 

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